Le verre à champagne

Il existe une grande variété de formes de verres à champagne, du plus extravagant au plus traditionnel. Le verre étant une composante importante de la dégustation d’un vin effervescent, il est bon de privilégier quelques critères susceptibles de magnifier cet instant.

Premier paramètre, l’emploi d’un verre à pied. Il paraît impensable de savourer ce nectar dans un simple verre à eau ou à jus de fruit. Tenir le verre par le pied et non par le gobelet permet d’éviter le réchauffement du vin par la paume de la main et l’obstruction de la lumière. Il vous sera alors possible d’admirer le jeu des reflets à travers le liquide et les éclats parmi les milliers de bulles en rapide ascension.

Ensuite, le choix de la forme du verre est le plus souvent dicté par le seul paramètre esthétique. Dans quelques rares occasions, le dégustateur averti privilégira le coté pratique d’un verre de dégustation à son design.

A une certaine époque et notamment au XIXe siècle, la coupe à champagne était à la mode. Pour la petite histoire, sa forme serait directement inspirée du sein de la reine Marie-Antoinette. Mais du point de vue du dégustateur averti, elle est à proscrire absolument. En effet, sa forme évasée proposant une grande surface au contact de l’air ne sait retenir ni les arômes (éléments très volatiles) ni l’effervescence. Aujourd’hui, la coupe est beaucoup moins utilisée que la flûte même si son emploi perdure dans certains milieux ou à l’occasion de grands évènements prestigieux.

La flûte à champagne est, du point de vue du dégustateur averti, beaucoup plus adaptée à la dégustation de ce noble vin. Son origine est antérieure à celle de la coupe et remonte même à l’époque Gallo-Romaine dont des vestiges ont pu être retrouvés. Mais c’est à partir du XVIIe siècle qu’elle connaît un développement remarquable, notamment en Grande-Bretagne grâce à l’amélioration de la qualité des verres produits. C’est dans les année 1950 que son emploi commencera à supplanter celui de la traditionnelle coupe.

D’un point de vue pratique, la flûte possède au moins trois avantages sur la coupe. Le premier d’entre eux est de limiter la perte trop rapide d’effervescence. En effet, son diamètre d’ouverture relativement faible permet de limiter le dégagement du gaz carbonique par diffusion libre et ainsi de prolonger notoirement l’effervescence perçue par le dégustateur.

Le second avantage remarquable concerne la hauteur de liquide contenu dans une flûte. Celle-ci est comprise entre 5 et 8 cm alors qu’elle est de l’ordre de 2 cm pour une coupe. Dans ces circonstances, l’effervescence est beaucoup plus visible dans une flûte que dans une coupe.

Enfin, le renflement et la profondeur d’une flûte favorisent le travail des bulles et la persistance de la mousse.

Pour finir sur le verre, il peut être intéressant de préciser que que la composition chimique de ce matériaux n’a que très peu, voire aucun, impact sur la qualité de la mousse et de l’effervescence. Des études ont été menées sur des verres de même forme mais de composition différente : sodo-calcique, verre blanc, cristallin ou cristal. Aucune différence significative n’a été notée entre les différentes compositions.

Des études ont aussi été menées afin d’étudier le comportement de la mousse en fonction de l’âge du verre. Des flûtes ont été artificiellement soumises à un lavage répétitif et intensif puis à un rinçage à l’eau déminéralisée. Dans ces conditions, aucun effet significatif n’a été noté sur le comportement de la mousse. Dans le cadre d’autres études, des vieux verres de provenances variées ont été analysés au microscope. Des dépôts divers tels que le tartre ont été observés, représentants des sites de nucléations capables de générer des bulles. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant d’observer une plus grande effervescence et une plus grande collerette dans les verres usagés que dans les verres neufs.

Sources d’information

www.justdomyhomework.com